Le jeudi 22 mars, des militant·e·s s'étaient rassemblés à l'invitation de collectifs de lutte en faveur des réfugié·e·s1 pour contester pacifiquement la tenue d'un colloque de deux jours consacré à l'agence Frontex2 sur le campus. Ils reprochaient notamment à l'université d'avoir invité des représentant·e·s de Frontex sans qu'il ne soit fait d'autre place à la contestation que l'intervention d'une représentante de la Cimade le vendredi après-midi. Les manifestant·e·s ont été violemment dispersé·e·s par la brigade anti-émeutes : intimidations, coups de matraque... quatre personnes ont été hospitalisées (vous trouverez un compte rendu-rendu des violences policières sur le site d'information Le Cric). Patrick Lévy, président de l'université, prétend n'être pas à l'initiative de l'intervention de la police. Le site d'information Place Gre'net s'est pourtant procuré un courrier de la direction de l'université demandant à la préfecture d'envoyer la brigade anti-émeutes.
Ce regrettable épisode s'inscrit dans la série d'actes de répression qui frappent les étudiant·e·s actuellement en lutte dans de nombreuses villes de France contre le nouveau projet de réforme de l'université. On peut ainsi déplorer des agressions policières contre des étudiant·e·s mobilisé·e·s à Strasbourg, Lille, avec une mention spéciale à Montpellier, où le doyen de la fac de droit a facilité l'agression d'étudiant·e·s en lutte par des militant·e·s fascisant·e·s, pour certains masqués, parmi lesquels des professeurs de droit ! Devant le tollé et la demande d'enquête qui s'en sont ensuivis, le doyen a démissionné.
La loi Vidal, c'est son nom cette fois-ci, entend organiser la sélection à l'université (nous vous renvoyons à ce propos à cette vidéo explicative). Les étudiants et les lycéens sont traditionnellement des catégories assez mobilisées de la population. Il est fort probable que la répression policière organisée par le gouvernement et le peu de relais des motifs de contestation étudiante dans les médias dominants soient des stratégies pour étouffer dans l'oeuf le mouvement qui vient s'ajouter au ras-le-bol social ambiant.
Des documents existent pour nous aider à nous préparer à résister à la pression policière, de manière individuelle ou collective. Nous vous proposons ici de consulter quelques ressources à ce sujet pour mieux connaître nos droits et s'organiser.
- face à la police, face à la justice
Des infos pratiques sur le Tamis traitent aussi de ce sujet :
-j'aimerais connaitre mes droits en cas d'arrestation
- je cherche des conseils juridiques gratuits
- mieux connaitre ses droits face à la police
Sources :
1RUSF38, Union départementale CNT 38, Clagi, Cisem, CIIP, Collectif hébergement logement, Survie Isère, Patate chaude, Dal38, Asti Annonay,et Solidaires Isère
Source : article Un rassemblement contre Frontex dispersé par la police sur le campus de Grenoble | Place Gre'net - Place Gre'net
2Pour en savoir plus sur Frontex et ses agissements vous pouvez lire l'ouvrage de Claire Rodier, Xénophobie Business, aux éditions La Découverte.