Place Victor Hugo 38000 Grenoble
Il s’appelait Alhoussein Camara. Il avait 19 ans. Il était 4 heures du matin. C’était juste un jeune travailleur qui allait prendre son travail dans l’entrepôt d’un supermarché. On est loin du
« délinquant »prêt à « commettre une tentative d’homicide »décrit par le syndicat de police Alliance !
Pourquoi a-t-il été contrôlé ? Soi-disant parce que sa voiture zigzaguait !
Il aurait refusé de s’arrêter : pourquoi a-t-il eu peur ?
Un policier qui a fait usage de son arme aurait été heurté aux jambes et « légèrement blessé ». Est-ce que ça méritait la peine de mort ?
La communauté guinéenne dont Alhoussein Camara était originaire a organisé samedi 17 juin une marche à Angoulême.
Nous nous associons à la colère de la famille, des amis d’Alhoussein Camara et de tous ceux qui attendent que lumière et justice soient faites.
Ce n’est pas un drame isolé. En 2022, en France, 13 personnes ont été tuées par la police dans le cadre de contrôles de voitures. Cinq policiers ont été mis en examen l’an dernier dans le cadre de ces 13 dossiers.
Un triste bilan que les autorités et certains syndicats de police, largement relayés dans les medias, mettent au compte de comportements au volant de plus en plus dangereux.
Mais les chiffres et les faits parlent d’eux-mêmes : c’est à partir de la loi de février 2017 que le nombre des personnes tuées pour « refus d’obtempérer » lors d’un contrôle routier n’a cessé de grandir : + 33% dès 2017, + 50% l’année suivante …
Cette date correspondant à une modification dans la définition de la « légitime défense », avec la création de l’article L.435-1 du code de la sécurité intérieure (CSI).
Les policiers sont, depuis, autorisés à faire usage de leur arme « lorsqu'ils ne peuvent immobiliser, autrement que par l'usage des armes, des véhicules, embarcations ou autres moyens de transport, dont les conducteurs n'obtempèrent pas à l'ordre d'arrêt et dont les occupants sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d'autrui »
Particulièrement floue et difficile à apprécier dans l’urgence des opérations, la notion d’occupants « susceptibles de … » laisse la porte ouverte à toute les justifications de « légitime défense ».
Ceci, dans un climat de surenchères sécuritaires, de répression et de violences policières, notamment à l’encontre des mouvements sociaux, qui encouragent le sentiment d’impunité.
Dans ces conditions, le « refus d’obtempérer » devient un permis de tuer !
En hommage à Alhoussein Camara, pour que lumière et justice soient faites, pour dire halte à l’impunité et au permis de tuer :
Retrouvons-nous nombreux
Jeudi 22 juin 2023 à 18 heures Place Victor Hugo
A l’appel de l’association ADALI (Association pour les droits et l’accompagnement des livreurs indépendants) et de la communauté guinéenne.