2, chemin des Alpins
La bibliothèque féministe est un endroit chaleureux et convivial ou il est possible de venir découvrir et emprunter des tonnes de bouquins.
On y trouve des romans qui racontes des histoires de meufs de toutes sortes : renforçante, réalistes, de science fiction, d’amour (lesbien et hetero), des polars, poétiques, qui font peurs ou qui passionnent.
On y trouve aussi énormément de théorie féministe classé par thématique : lesbianisme, théorie du genre, histoire, LGBTQI, enfermement, éducation, art, corps, santé, féminisme anti-raciste, etc.
Et il y a aussi des documents sonores (émissions de radio, compiles de musiques, CD) et des vidéos. Et aussi des BD à consulter sur place et un archivage de revues.
On y trouve encore un gros stock de brochures féministes.
On y trouve aussi divers objets utiles pour les femmes comme des pisse-debout (de type freelax©) et des coupes menstruelles (de marque Fleurcup© cf. le site easycup.fr). Le tout est à prix libre ou à prix coûtant.
La bibliothèque c’est l’occasion d’emprunter ou de rendre des livres, c’est l’occasion de discuter ensemble des livres et de leurs sujets, de feuilleter les bouquins, de les découvrir en buvant un thé chaud (ou autre chose !).
Il est maintenant possible de rendre les livres en dehors des permanences mais aux moments d’ouverture de la BAF : déposez vos livres dans la boîte appropriée.
Tract deLa bibliothèque féministe en version PDF.
À propos de la non mixité (quand les permanences sont en non-mixité)
Souvent, quand on se réunit dans des formes de non-mixité, ça peut permettre de vivre des moments à l’abri de certains systèmes de domination. Mais la non-mixité n’est pas qu’un abri. C’est aussi un outil à l’intérieur duquel on fabrique de nouveaux imaginaires, des solidarités, des réflexions, des luttes, des rapports de force, de l’autonomie… Parfois, les non-mixités spécifient plusieurs identités car nous considérons qu’il est important et riche de s’organiser ensemble autour de questions, de réalités, de choix de luttes, etc. La non-mixité ne nous débarrasse pas de tous les systèmes d’oppressions qui sont multiples et s’entrecroisent, mais elle nous permet de nous extraire de certains pour s’organiser et nous penser nous-même. Croiser les vécus, se rendre compte de leurs similitudes pour finalement saisir des réalités sociales et comprendre des fonctionnements de la société. Construire des complicités avec d’autres personnes que des individu·e·s issus de classes dominantes. Fabriquer des luttes entre personnes concernées. Imaginer et construire d’autres manières d’interagir et de co-exister entre personnes portées par une même volonté de résistance. Se sentir fort·e·s ensemble.
Mais qu’est-ce-que ça peut bien vouloir dire ?
En non-mixité « femmes » par exemple ça veut dire que les personnes qui se reconnaissent dans cette appellation « femme » se retrouvent entre elles.
Il y a aussi ce que certain·e·s appellent la mixité choisie « meufs gouines trans » ou « trans pédés gouines » par exemple, ça veut dire que plusieurs identités sont invitées à se retrouver, se rencontrer. Chaque terme en présence dans ces invitations désigne des groupes de personnes qui peuvent avoir des expériences ou un vécu commun, des envies de se réunir, de s’organiser ensemble. La bibliothèque est la plupart du temps en non-mixité (ou mixité choisie) "meufs, gouines et trans’" ça veut dire que sont invités :
gouines : les gouines ne sont pas des meufs, car comme le dit Monique Wittig : « les lesbiennes ne sont pas des femmes ». On nous demande souvent pourquoi les deux termes apparaissent : gouine et meufs… c’est notamment pour visibiliser et ne pas présupposer qu’une personne aux allures féminines est hétérosexuelle. Le terme gouine est utilisé en alternative au terme lesbienne afin de transformer en positif sa connotation insultante.
meufs : celles qui se sentent femmes/infemmes/non-femmes/super-femme.
trans’ : personne dont le genre (masculin/féminin/indéterminé) est différent de celui qui lui a été assigné à la naissance. > Une trans’ : des meufs, des gouines, des trans’ qui avaient été assignées « garçon » à la naissance. > Un trans’ : des gars, des pédés, des trans’ qui avaient été assignés « fille » à la naissance. → Les termes FtM, FtX, MtF, MtX sont régulièrement utilisés même si ils sont controversés, M=masculin, t=to (vers), F=Feminin, X=unknown (non déterminé, non-spécifié)
Ces définitions sont floues et mouvantes, elles dépendent des moments, des individu·e·s, des contextes, des luttes… Celles qu’on vous donne peuvent vous donner un aperçu des enjeux et des significations des termes employés, de quoi de qu’est-ce ! Toutes ces définitions pourraient laisser croire que nous refabriquons des étiquettes, des petites cases dans lesquelles on doit trouver une place. Mais ces termes ne sont pas tellement des étiquettes, ils sont surtout des réalités sociales qui peuvent plus ou moins nous rapprocher. Ces termes naissent, apparaissent et parfois disparaissent aussi en fonction de luttes, de groupes qui se mobilisent pour visibiliser des réalités. Nos parcours individuels sont multiples et complexes, nous ne collons pas toujours complètement aux identités citées dans les non-mixités, mais parfois nous pouvons nous en sentir suffisamment proches pour se reconnaître dans le champ qu’elles recouvrent.
Concrètement…
Lorsque vous êtes invité·e·s à un événement en non-mixité meufs, gouines, trans, par exemple, ça veut dire que dans cet endroit il n’y aura sûrement pas que des meufs ; et que c’est plutôt bienveillant de ne pas supposer que toutes les personnes en présence sont des meufs, même si d’un premier coup d’œil, c’est pas si évident. Certaines personnes invitées seront en fait sûrement des gouines (donc pas forcément des meufs), des trans (donc pas forcément des meufs). Et si dans ces espaces féministes certaines personnes ont des apparences plutôt ou carrément masculines, il est nécessaire de ne pas présupposer qu’elles ne sont pas à leur place. Si elles sont là, c’est qu’elles se sentent légitimes d’y être et doivent être bien accueillies sans devoir être confrontées à de la méfiance. Les intrusions volontaires et provocatrices de la part de personnes anti-non-mixité existent, sont visibles et se gèrent collectivement… Mais nous ne devons pas tout le temps être suspicieux·ses et nous devons prendre en compte qu’il n’est pas simple de rejoindre des espaces où notre apparence pourrait paraître décalée. Nous voulons que toute personne invitée se sente à l’aise et respectée.
La BAF, c’est un centre social autogéré, qui met en place diverses activités autour de valeurs communes de solidarités, d’horizontalité, de convivialité, de luttes contre les oppressions, d’autogestion. La BAF fonctionne sans sponsor, ni subvention, les dons réguliers garantissant la bonne marche et l’indépendance du lieu. La BAF, c’est ce qu’on en fait, ce qu’on y crée.