L'accès à l'eau potable et à l'assainissement en raison de son importance pour la santé humaine (consommation, agriculture) et pour l'environnement, est reconnu depuis 2010 par les Nations Unies comme un droit fondamental de l'humain. Au niveau local, la gestion de l'eau est un enjeu politique important, du fait qu'elle touche à la santé, à l'environnement mais aussi aux finances publiques ou à l'économie locale (règlementation des usines polluantes).
L'eau potable distribuée dans l'agglomération Grenobloise est issue de 64 puits souterrains puisant dans les nappes phréatiques dispersés sur l'agglomération mais la grande majorité des foyers de l'agglomération sont aprovisionnés par les 5 puits du site de Rochefort-Fontagneux, sur la commune de Varces-Allièrs et Risset qui puisent la nappe phréatique du Drac et de la Romanche et pompent jusqu'à 3000 mètres cube d'eau par heure. [1]
Malgré le fait que ces rivières soient fortement polluées, la lente percolation de l'eau à travers la roche depuis les montagnes environnantes explique une pureté quasiment unique en France. Cette rare pureté ainsi que sa rapide distribution (- de 48h après avoir été puisée) expliquent que l'eau n'est aujourd'hui pas traitée chimiquement après avoir été puisée : ni chlore, ni électrolyses... Elle est considérée comme "de très bonne qualité" par l'agence régionale de santé [2]. Par contre, comme le révèle Médiapart en 2023 [3], on trouve dans l'eau des produits chimiques polluants venant de l'usine chimique de Pont de Claix, toute proche des zones de captage. On peut faire l'hypothèse que bien que les déchets soient rejetés dans le Drac il y a une certaine porosité entre le Drac et les nappes phréatiques, ce qui explique qu'on retrouve des traces de pollluants dans notre eau potable. Bien que restant en deçà des normes officielles de pollution, ces rejets, autorisés par la prefecture depuis 1973, viennent mettre en doute la "pureté" de l'eau grenobloise! Une des craintes liées à l'aggrandissement de l'usine STMicroelectronics dans la vallée du Grésivaudan est que l'augmentation de leurs rejets toxiques viennent créer le même phénomène dans les nappes phréatiques du Grésivaudan. [4]
C'est peut-être cette absence de traitement ainsi que la gestion publique qui explique le faible coût de l'eau à Grenoble, qui se situe au 3ème rang des villes de plus de 100 000 habitants ayant l'eau la moins chère avec un prix de 1,16€/mètre cube.
En raison de leur nombre élevé, toutes les sources d'eau potable de l'agglomération n'étaient pas contrôlées très régulièrement en dehors du site de Rochefort. C'est ce contrôle insuffisament régulier qui explique la présence de contaminations ponctuelles comme à Vif ou en mars 2016 une épidémie de gastro s'est répandue très rapidement suite à une contamination bactériologique non détectée. Les contrôles ont semble-t-il été intensifiés depuis. [3]
[3]à Grenoble, l'histoire de la pollution chimique interdite que la prefecture à refusé