Je cherche où trouver des protections menstruelles (serviettes hygiéniques, des tampons, etc.), je veux m'informer sur la précarité menstruelle
On estime qu’une femme ou une personne menstruée dépensera au cours de sa vie plusieurs milliers d’euros en protections périodiques ainsi qu’en à-côtés associés (médicaments anti-douleur, arrêts de travail, achat de nouveaux sous-vêtements, vêtements ou de draps pour remplacer les abîmés...). (1)
Avoir ses règles est encore discriminant aujourd’hui en France : tout le monde ne peut pas avoir accès à ces produits de première nécessité. Les premières impactées sont les femmes et les personnes menstruées précaires, les plus jeunes, celles qui cumulent les discriminations. Le tabou qui règne autour des règles invisibilise cette précarité.
En 2023, en France, plus de 4 millions de femmes et personnes menstruées sont concernées par cette précarité. Ce chiffre a doublé entre 2021 et 2023 ! (2) . Par ailleurs, les protections périodiques sont le produit d’hygiène dont le coût a le plus augmenté. Le contexte actuel d’inflation précarise donc et creuse encore plus les inégalités sur ce sujet.
Au-delà de difficultés financières, la précarité menstruelle, c’est également une difficulté d’accès aux produits et soins en lien avec les menstruations dans les zones rurales, le manque d’informations sur les fonctionnements et dysfonctionnements du cycle menstruel, le manque de connaissances et de prise en charge des pathologies en lien avec cycle menstruel, le manque de prise en compte des menstruations dans le milieu professionnel, le manque d’aménagement pour accueillir les personnes qui ont leurs règles (lavabos accessibles dans des toilettes, poubelles, lieu pour pouvoir s'allonger en cas de douleurs, etc.)
Afin de lutter contre la précarité menstruelle, certaines structures mettent à disposition gratuitement des protections périodiques pour les personnes qui en ont besoin (Crous, CCAS, association de redistribution, Planning Familiaux, distributeurs de la ville de Grenoble, bars...). Vous pouvez retouver une carte qui recense ces lieux sur la page d'accueil du tamis.
Plusieurs structures luttent contre la précarité menstruelle sur l’agglomération grenobloise, de différentes manières :
Le Planning Familial de l’Isère organise la collecte et la redistribution de protections périodiques tous les ans au mois d’octobre. Il organise des évènements et une campagne de sensibilisation sur le sujet, et coordonne un “réseau règles” qui rassemble une quarantaine de structures locales pour lutter contre la précarité menstruelle.
L’association Bon Sang ! Organise des ateliers couture de protections périodiques réutilisables, des évènements et des animations scolaires pour lutter contre le tabou des règles.
Suite au budget participatif porté par le collectif « Superflux », la ville de Grenoble a installé 8 distributeurs de protections périodiques dans les MDH Chorrier-Berriat, MDH Prémol, MDH Capuche, MDH Patio, la Chaufferie, la mission locale, la Belle Electrique et la MJC Anatole France. Ce sont des distributeurs où vous pouvez trouver des protections périodiques gratuitement et à l'unité.
Plusieurs initiatives co-existent sur le campus pour donner accès à des protections périodiques aux étudiant·e·s : distributeurs, mise à disposition par des BDE, etc...
Certaines structures grenobloises comme le pain des Cairns, la Bobine ou encore la commune de Seyssinet commencent à mettre en place desaménagement(s) proposé(s) aux personnes qui ont leurs règles afin d’améliorer leurs conditions de travail qui peut prendre des formes très variées (télétravail, jours de congé rémunéré ou non, spécifique aux personnes ayant des règles douloureuses ou non…).
Si vous souhaitez vous aussi lutter contre la précarité menstruelle, vous pouvez vous rapprocher de ces différentes structures, organiser des collectes de protections périodique, pousser à l’installation de distributeurs dans vos structures, ou encore faire un don de protections (vous trouverez la carte des différents endroits où vous pouvez déposer vos dons sur la page d'accueil du Tamis).
(1) Rapport d’information sur les menstruations de l’assemblée nationale en 2020
