Acquis de longues luttes, mais remis en question régulièrement, le droit à l'avortement est reconnu par la loi française depuis 1974 et toutes les femmes sans distinction peuvent en bénéficier, qu'elles soient majeures ou mineures, françaises ou non. Si vous êtes enceinte, vous êtes la seule personne à même de décider de ce que vous voulez faire.
L'avortement est légal jusqu'à la 12e semaine de grossesse, ce qui correspond à 14 semaines après le début des dernières règles. Seule la femme concernée peut en faire la demande. Pour des raisons médicales, l'interruption médicale de grossesse peut être réalisée quelque soit le terme.
Les mineures ont le droit d'avorter, avec ou sans autorisation parentale. Dans ce cas, les jeunes filles devront être accompagnées par une personne majeure de leur choix. Que la femme soit majeure ou mineure, l'IVG peut se faire anonymement.
Les IVG sont prises en charge à 100 % par la sécurité sociale, via un forfait qui regroupe les différents actes nécessaires (consultations, IVG, hospitalisation, etc.). Vous trouverez plus d'information sur le site du gouvernement.
Il existe deux méthodes pour réaliser une IVG :
La méthode médicamenteuse*, qui consiste à prendre deux médicaments qui interrompent la grossesse, déclenchent des contractions et provoquent une fausse couche.
La méthode chirurgicale**, dite par aspiration. Le contenu de l'utérus est aspiré sous anesthésie locale ou générale. L'intervention se déroule généralement sur une journée.
La technique utilisée dépend du choix de la femme concernée et du terme de la grossesse.
* l'IVG médicamenteuse, peut être réalisée jusqu'à la 5e semaine de grossesse :
** L'IVG chirurgicale est uniquement pratiquée à l'HCE.
Toutes les démarches relatives à l'IVG (parcours de l'IVG, méthode, etc.) sont détaillées dansle Guide de l'IVG 2018ou sur le site du gouvernement dédié à l'IVG.
Il arrive qu'une femme qui désire avorter se retrouve au-delà du délai légal des 12 semaines de grossesse, parce qu'elle s'est rendu compte de sa grossesse tardivement, ou parce que les délais d'attente pour pratiquer une IVG sont parfois trop longs. Si vous êtes dans ce cas, vous pouvez prendre contact avec le Planning familial qui pourra vous renseigner sur les possibilités existantes les plus adaptées à votre situation.
220 000 IVG sont pratiquées en France chaque année ce qui correspond à 1,5% des femmes entre 15 à 49 ans. Plus d’une femme sur trois a recours à une IVG dans sa vie. Il s’agit de femmes de tous les âges et de tous les milieux sociaux. Les deux tiers de ces femmes utilisaient une méthode contraceptive. (1)
Si vous cherchez des informations autour des questions relatives à l'IVG, vous pouvez prendre contact avec le Planning familial, les centres de planification, et les permanences téléphoniques d'information. Par ailleurs, nous vous recommandons les sites internet suivants : le planning familial, le site du gouvernement, ou encore celui de l'ANCIC. Vous trouverez également de nombreuses informations au centre de documentation du Planning familial. Attention, méfiez-vous des informations que vous trouverez sur internet à ce sujet : certains groupes appelés « pro-vie » militent activement contre le droit à l'IVG. Ces groupes font un lobbying très important, entre autres sur internet où ils animent de nombreux sites, qui se présentent comme un site officiel de service public, mais qui tentent de dissuader les femmes d'avorter.
À l'inverse, depuis quelques année le blog Je vais bien merci publie des témoignages de femmes qui ont avorté et qui souhaitent libérer la parole autour de l'avortement, qui n'est pas forcément traumatisant pour toutes.
40 ans après l'adoption de la loi Veil, le droit à l'avortement reste un droit fragile, qui est régulièrement remis en cause : de nombreux centres IVG ont fermé ces dernières années pour être intégrés à des maternités (voir l'hôpital Couple Enfant), le nombre de médecins qui pratiquent les IVG diminue régulièrement, ce qui entraîne une augmentation des délais de prise en charge des femmes… A Grenoble de nombreuses associations et groupes politiques ont constitué une Plateforme IVG pour défendre ce droit.
Et en parallèle, les organisations pro-vie continuent leur lobbying, et remettent en question régulièrement la légitimité des IVG : en mai 2015, le député Jacques Bompart a par exemple, déposé un projet de loi visant « à promouvoir des solutions alternatives à l'avortement » en culpabilisant les femmes qui feraient cette démarche.
(1) : https://www.planning-familial.org/fr/avortement-100