Dans un contexte où, depuis des mois les politiciens s'amusent à faire le buzz avec les idées de l'extrème droite, où ceux qui essayent de penser les enjeux sociétaux sont rapidement taxés d'islamo-gauchiste, où le parlement s'apprête à voter une loi sur le "séparatisme", où le racisme d'état ne semble plus à prouver... qu'il est bon d'avoir des collectifs qui viennent d'horizons différents et qui décident d'organiser, ensemble, un festival pour mettre à l'honneur la pensée décoloniale!
Le mois décolonial, c'est plus d'une vingtaine d'événements, qui, durant trois semaines, nous invitent à réfléchir ensemble, débattre, s'informer autour des enjeux du racisme et des héritages du passé colonial de la France. La programation est dense, les invité.e.s de qualité. Bref, nous avons de la chance d'avoir un tel festival organisé chez nous. Vous trouverez bien sûre l'ensemble de la programmation dans l'agenda du Tamis ou sur le site de Mix'art!
On ne peut que regretter que les organisateur.rice.s de cet événement aient fait l'objet de nombreuses attaques ces dernières semaines. Que l'extrême droite en fasse son cheval de bataille est une chose. Que les politiques locaux s'alignent aussi rapidement sur ces positions en est une autre. Nous soutenons les organisateur.rice.s et publions sur le site le communiqué de soutien écrit par le collectif RLF (réseau de luttes contre le fascisme) ainsi que le communiqué de presse des organisateur.rice.s afin de soutenir leur parole, actuellement noyée dans le flot médiatique.
"Nous sommes dans un espace public saturé par l'extrême-droite et ses idées qui font le jeu politique, où les valeurs sont inversées, où les discriminés seraient coupables de revendiquer l’égalité des droits, où les intellectuel.le.s qui réfléchissent sur ces questions seraient de dangereux ennemis de la République, où l’antiracisme c’est le racisme, … Cette rhétorique orwélienne fait perdre les repères à bon nombre de citoyens dans une société inégalitaire où les dominations libérales s’affranchissent de tout débat émancipateur." RLF