480 Avenue Centrale, 38400 Saint-Martin-d'Hères
Avec Ali Babar Kenjah - Essai sur la violence antillaise
#4 Contre Girard
L’imprédictible tragédie du Tout-Monde d'E. Glissant
"Edouard Glissant cite le travail de René Girard dans Le discours antillais… et en fait l’expression d’une opposition à sa propre posture. Glissant refuse qu’on condamne l’ensemble des cultures à l’incontournable d’une logique sacrificielle (loi de l’Un), universalité mise à mal par la créolisation antillaise… En fait, pour Glissant le tragique est source de joie… L’imprédictible et la théorie des catastrophes sont désormais notre dé-mesure quantique et, si ça se trouve, l’histoire s’écrit encore à la table des poètes... Pour le prouver, Glissant va répondre à la proposition de son complice, G. Deleuze, et inventer l’ultime utopie « d’un peuple qui manque » : ce sera la saga des Batoutos, un peuple africain inaperçu, car il a renoncé à posséder la terre, et s’est dédié à la quête d’Eléné, un écho sur Terre du Big Bang, qui répliquerait pour nous l’endroit où le Temps est né… Cette dernière séance du séminaire illustre les stratégies alternatives par lesquelles les peuples nés de la double conscience (cf WEB DuBois, The soul of black folk et Paul Gilroy, Black Atlantic), les communautés constituées à même la traite négrière, ont contourné les modalités universelles du système victimaire, en renonçant à la sacralité du héros déchu, le nèg mawon ; en renonçant également au mythe (écrit d’un pouvoir), au profit du conte (oral et populaire)…"
Ali Babar Kenjah
Dans le cadre des 4e Rencontres de géopolitique critique
du 4 au 16 mars sur l'agglomération grenobloise
- co-organisées par Pacte et Modus Operandi